Pas d’Europe démocratique sans projet culturel commun !
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Pas d’Europe démocratique sans projet culturel commun

Les Écologistes placent les citoyens et les citoyennes au cœur du projet européen ; appréhender le monde de manière critique, s’émanciper et échanger au delà des frontières à partir de la diversité des cultures vivantes, contribuent à plus de compréhension mutuelle, de solidarité et éloignent les crispations nationales, régionales ou religieuses et la tentation des replis sur des identités fermées.

Ils souhaitent que la culture et l’éducation deviennent des compétences partagées entre de l’Union et les Etats membres car ils considèrent que la construction européenne ne pourra pas se déployer sans un sentiment d’appartenance à l’Europe communautaire, dans le respect des diversités, pour dessiner un avenir commun pour les peuples et instaurer durablement la paix.

Créer, diffuser, accéder aux œuvres et aux savoirs, les valoriser et les conserver, pratiquer les arts dans des domaines d’expression multiples – des musiques électroniques en passant par le spectacle vivant, la lecture publique et le patrimoine jusqu’aux nouvelles formes de la création numérique – doit être fortement encouragé par l’Union Européenne. Des centres culturels et patrimoniaux, des projets artistiques dans les villes et dans les campagnes font vivre nos territoires et renforcent les liens dans nos communautés et entre elles. Les Écologistes défendent la nécessité de renforcer la mobilité des artistes et des travailleurs culturels et de soutenir la création et la diffusion des œuvres, tant par le numérique que par le développement des lieux et des équipes créatives.

Pour cela, ils s’inquiètent de l’inadéquation de la législation européenne (Directive Services, paquet Almunia / Barnier, …) en matière de services publics de la culture tant au plan national que local et des risques encourus pour les financements publics des institutions et des projets culturels. De même, les tentatives de libéralisation des services dans différents traités commerciaux extérieurs, notamment TAFTA, font peser de graves dangers sur les dispositifs de soutien européens, nationaux et locaux en faveur des secteurs culturels et pas seulement de l’audiovisuel. La croisade sur l’exception culturelle est derrière nous ; aujourd’hui, c’est la sanctuarisation de tous les services publics de culture, d’éducation, de santé et d’environnement qui doit être défendue !

La transition numérique des arts et de la culture est un enjeu majeur pour nos sociétés. Le virage est violent  pour certaines pratiques artistiques, mais implique une action concrète  pour que les créateurs puissent avoir accès à l’utilisation du numérique qui leur convient, puissent mettre en valeur leur création et leur œuvre dans un modèle économique qui les respecte. Les Écologistes demandent un cadre légal plus juste pour les artistes et les créateurs face aux intermédiaires qui s’attribuent leurs droits et accaparent la plus grande part des revenus. Dans le même temps, il faut garantir la sécurité et l’indépendance technologique européenne sur les réseaux numériques en favorisant la création de dispositifs technologiques basés en Europe et soumis à la législation européenne.

Parce que l’art et la culture participent de l’apprentissage des connaissances et de l’insertion sociale et professionnelle, parce qu’un territoire sans vie culturelle ne contribue pas à l’épanouissement des populations, les Écologistes exigent que les fonds structurels, sous la responsabilité des régions, s’ouvrent aux projets culturels qui contribuent au développement social et économique des territoires, dans le respect de l’Agenda 21 de la culture – cadre de référence des Cités et Gouvernements Locaux Unis. Les partenariats entre territoires qui favorisent le développement de réseaux d’acteurs clés pour la construction culturelle de l’Europe, qu’ils soient publics (collectivités territoriales) ou privés (équipes artistiques et centres culturels) doivent être encouragés, notamment dans le cadre de la coopération interrégionale Interreg.  

Les patrimoines européens, matériels et immatériels, doivent être préservés et promus. Les Ecologistes insistent sur la dimension singulière de la richesse culturelle à préserver et promouvoir dans le cadre des programmes européens et veillent à en faire une thématique transversale dans la politique européenne, en prenant en compte les pays les plus touchés par la crise, Grèce, Espagne, Italie, pour que leur richesse patrimoniale ne subisse aucun dommages.

La sensibilisation aux pratiques artistiques et à la culture depuis le plus jeune âge et l’accès à une éducation de qualité pour tous sont des pré-requis pour tout changement de société. Cela passe aussi par un soutien aux associations d’éducation populaire et aux mouvements de jeunesse. Plusieurs actions doivent être renforcées, en plus de l’éducation artistique :

– la formation des jeunes Européens aux usages numériques et à la réception des images ;

l’enseignement des langues étrangères, vecteur fondamental de diversité culturelle, en augmentant le nombre de langues étrangères disponibles dans l’enseignement secondaire avec plus de dispositifs qui permettent d’apprendre les langues de l’Union européenne et les langues de l’immigration et d’encourager la traduction.

Enfin, la contribution européenne au développement culturel des pays tiers, notamment les plus en difficultés, doit être une priorité effective des relations extérieures de l’Union Européenne, en même temps que la défense des droits humains et de la démocratie, en accord avec les cadres de l’UNESCO et les conventions du Conseil de l’Europe. La contribution de l’Union au soutien des industries culturelles des pays en voie de développement, selon les principes du commerce équitable doit être développée, notamment afin de permettre aux jeunes générations d’artistes, de producteurs et de diffuseurs de ces pays de développer leur propre économie culturelle locale et nationale et  contribuer à la démocratie culturelle et éducative. Par ailleurs, la convergence entre les diplomaties culturelles européennes, par exemple le réseau européen des Instituts culturels nationaux EUNIC, mais aussi en relation avec les pays tiers ainsi que les échanges culturels entre régions, villes et provinces doivent aussi être encouragés.

 

Commission Culture Europe Ecologie Les Verts – avril 2014

 

Contributeurs :

      Pascale Bonniel Chalier 33 (0)6 74 19 24 62, p.bonnielchalier@free.fr et Hervé Pérard, co-présidents de la Commission culture,

   Frédérique Chabaud, Elise Deshautel, Thomas Perrin, Rosalie Salaün, Ghislaine Glassons des Chaumes, membres de la Commission.

 

Adresse postale : 247 avenue Faubourg St Martin 75 010   PARIS