La ministre de la Culture et le premier ministre ont annoncé le 11 mars dernier que seulement 15 mesures sur les 23 préconisées par le rapport Racine, rendu public il y a déjà plus d’un an, seraient mises en œuvre en 2021-2022.
Le manque de soutien du ministère à l’égard de ces femmes et de ces hommes, dont les créations nourrissent des domaines aussi vastes que la littérature, la musique, les arts visuels, la bande-dessinée, le cinéma… est récurrent depuis les années 90 !
Il est d’autant plus incompréhensible que les œuvres réalisées par ces artistes-auteurs·trices justifient en grande partie l’existence de ce ministère et que la pandémie les prive, pour la plupart, de revenus depuis maintenant plus d’un an.
Rappelons-le, sans artistes-auteurs·trices, un nombre impressionnant d’œuvres ne verrait tout simplement pas le jour. Les catalogues des plateformes, des radios, des télévisions, que les françaises et français fréquentent assidûment depuis qu’ils sont confinés ou subissent le couvre-feu, ne seraient plus alimentés. Plus aucune nouveauté ne prendrait place sur les rayons des librairies et disquaires, considérés aujourd’hui, et à juste titre, comme des commerces essentiels. Nulle couleur, forme ou installation, ne viendrait remplir les espaces des galeries d’art.
Il est impensable que les représentants des artistes, autrices et auteurs (syndicats, ligues, fédérations) ne puissent être présents à la table au moment où leur survie est en jeu, et que les organismes de gestion collective tels que la Sacem, la Sacd ou la Scam se positionnent comme uniques interlocuteurs du ministère.
EELV souhaite que le ministère revienne sur ces demi-mesures et mène enfin une politique sociale et d’accompagnement économique visant à sortir les artistes-auteurs·trices de la très grande précarité dans laquelle ils sont plongés.
EELV est favorable à ce que l’ensemble des 23 préconisations émises par le Rapport Racine soit mis en œuvre au cours des prochains mois, dont notamment la généralisation d’un contrat de commande pour la création d’œuvres reposant sur des modes d’incitation des institutions publiques comme des entreprises privées.
Par ailleurs, plusieurs mesures doivent être instaurées au plus vite telles qu’une simplification du statut social et fiscal des artistes-auteurs·trices et, à terme, une meilleure distribution vers ceux-ci des fonds dédiés à l’action culturelle des organismes de gestion collective (OGC).
Commission Culture EELV
Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles