Vers une création artistique durable !
#Mots clés : Evolution des modes de production/diffusion, diagnostic RSE généralisé, formation du secteur culturel aux pratiques responsables, recherche et développement, aides publiques bonifiées
Constat
La création artistique capte les questionnements sociétaux et influence à son tour nos modes de vie. Elle alimente de nouveaux imaginaires, change nos valeurs et inspire d’autres secteurs d’activités.
Aujourd’hui, les artistes s’emparent massivement des discours d’écologie politique et martèlent, à travers leurs créations ou lorsqu’ils.elles prennent la parole, l’urgence de faire face aux enjeux environnementaux. Par ailleurs, sous l’impulsion de l’ensemble de ses acteurs, le secteur culturel poursuit la transition de ses pratiques et cherche à mettre en place des actions éco-responsables à plus grande échelle.
Nombreuses sont les œuvres du spectacle vivant, de la musique, de la littérature, du cinéma, des arts visuels… dont l’objet et les enjeux sont de nous sensibiliser aux causes environnementales, aux souffrances animales, aux vertus d’une relation plus respectueuse et plus sensible avec la nature.
Vision
En touchant directement la sensibilité et l’intelligence des citoyen·nes, la création artistique participe à rendre plus sereine la transition de l’ensemble de la société vers des modes de production et de consommation plus sobres en termes d’impact environnemental.
S’adonner à une pratique artistique, fréquenter les œuvres de l’esprit réclame du temps ! Un temps qui n’est pas consacré à des actes de consommation compensant les difficultés de l’existence, les périodes de désœuvrement.
Bien que son empreinte carbone reste, comparativement aux autres secteurs, relativement modeste, la fabrique de l’art s’appuie néanmoins sur un régime de production, une économie consommatrice d’énergie : transports d’œuvres, d’équipes artistiques et de spectateurs, matériaux, hébergement, communication, équipes de production, lieux de diffusion, plateformes numériques… constituent une myriade d’activités qui assurent l’existence et la circulation nécessaire des œuvres, mais qui sont, de façon plus ou moins conséquentes, une source supplémentaire de menaces pour les écosystèmes.
Or, les acteurs de la création artistique souhaitent être d’autant plus exemplaires qu’ils produisent des récits où émergent de nouvelles valeurs, où les êtres vivants et la nature sont replacés au centre des représentations et des préoccupations.
La création artistique, dont l’accès doit être soutenu, ne peut plus perdurer sans changer profondément ses modes de production, de communication et de diffusion.
Propositions
À ce titre, il est important d’aider les équipes artistiques, les lieux de production, de communication et de diffusion à mettre en œuvre un diagnostic responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) de leur structure et à appliquer au quotidien des chartes ou guides d’actions propices à une réduction sensible de leur impact environnemental. Il faut favoriser l’émergence et la diffusion des bonnes pratiques au sein des différents secteurs et réseaux artistiques et culturels, en soutenant notamment les associations et collectifs qui portent spécifiquement ces missions.
En parallèle, il est opportun que les acteurs des différents secteurs artistiques et culturels puissent avoir accès à des formations en éco-conception, matériaux biosourcés, recyclage, circuit court, sobriété numérique, etc.
Comme la création artistique naît de mélanges et de rencontres, il est primordial de conserver la libre circulation des œuvres et des artistes. Pour la rendre durable, à l’échelle régionale, la cartographie des lieux et modes d’hébergement les plus engagés vers un bilan carbone neutre permettrait de mettre en place des tournées plus respectueuses de l’environnement, tout comme, à l’échelle nationale et internationale, l’usage et le développement d’outils d’optimisation des transports des équipes, des décors et des publics.
Pour ce faire, un effort soutenu en recherche et développement, porté par la puissance publique et les acteurs privés, permettrait de favoriser l’émergence d’innovations technologiques visant à un moindre impact environnemental et à une meilleure observation des différentes pratiques menées au sein du secteur culturel.
Dans le même ordre d’idée, les politiques de subvention, qu’elles émanent des collectivités, des sociétés civiles ou de l’État, doivent être plus sensibles aux efforts menés par les acteurs pour restreindre leur impact environnemental, à travers notamment l’attribution de bonus.
Exemples de réflexions et d’actions concrètes menées par des acteurs du milieu culturel
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