Indépendance des médias, liberté d’informer et création
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Vers une 6ème République dans une Europe fédérale, présidentielles 2012

Propositions portées par Eva Joly pour les médias

 

Jamais depuis l’ORTF, l’audiovisuel public n’a été aussi dépendant du pouvoir politique. La loi de janvier 2010 sur la protection des sources est bafouée au plus haut niveau. Des pressions politiques sont exercées sur les journalistes et les éditeurs de presse.

 

 

Assurer l’indépendance des médias, défendre la liberté d’informer et soutenir la création audiovisuelle

Les dirigeants de l’audiovisuel public sont nommés par le Président de la République. La télévision publique redevient la télévision d’État et, en même temps, ses ressources sont bridées (redevance bloquée, suppression de la publicité, développement de partenariats privés parfois exigeants sur les contenus) au profit du privé.

Les médias privés, qu’ils soient audiovisuels ou écrits, voient leur capital se concentrer entre les mains d’un nombre de plus en plus réduits d’actionnaires ou entrent sous la coupe de puissants groupes financiers ou industriels qui ont obtenu que leurs cahiers des charges soient moins contraignants vis à vis de la production d’œuvres originales.

Le métier de journaliste est de plus en plus difficile à exercer. Les pressions par l’éditeur ou des lobbys sont exercées sur les rédactions. Dans le même temps, la profession se précarise et les conditions de travail se dégradent.

Il y a urgence à rétablir l’indépendance des médias et à permettre l’exercice du métier de journaliste en toute liberté. L’enjeu est de taille : la liberté d’informer est une condition fondamentale de la démocratie.

 

Pour une réforme du financement de l’audiovisuel public et de sa gouvernance

  • Toute société détenant plus de 10% du capital d’une entreprise de presse sera exclue du droit de répondre à un marché public ;
  • Redéfinir le rôle et les missions du CSA pour assurer son indépendance réelle et de revenir sur la nomination des dirigeants de l’audiovisuel public par le Président de la République ;
  • Garantir un soutien à l’audiovisuel public, renforcer ces collaborations avec d’autres services publics (éducation, emploi, santé…), définir une charte de déontologie en cas de conflit d’intérêt pour les animateurs-producteurs dans le service public ;
  • Aider l’audiovisuel public à investir dans les nouvelles technologies pour diversifier les accès aux contenus et aux écrans, éduquer les jeunes publics aux usages de l’Internet et à la lecture de l’information ;
  • Des Etats généraux de la profession (syndicats de journalistes et éditeurs de presse, audiovisuel et Internat) devront se tenir pour formuler des propositions relatives aux évolutions du métier, du statut et de la rémunération des journalistes ;
  • Dans chaque entreprise de presse, une Association de journalistes et/ou une société des rédacteurs, doit être constituée, selon les modalités qui seront à préciser par la loi (élections sur le modèle des élections professionnelles).