Compte rendu atelier cultures/municipales aux JDE
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Compte rendu Atelier
Quelles cultures pour le programme écologiste ? Quels programmes culturels pour les listes écologistes ?
Merci à Izabel Galvao et Jules Huvig pour la transmission de leurs prises de notes
Présence de 50 personnes
Introduction Stéphane Bigata :
Comme à chaque élection la commission cultures essaye de produire un ensemble d’idées et de perspectives qui puissent être utile aux candidats. Les municipales sont un peu particulières dans ce cadre parce que ce qui est valable sur un territoire ne l’est pas forcément sur un autre et inversement. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui que la question du territoire de la culture dans les territoires et est au cœur des réflexions des politiques culturelles et des acteurs culturels, au moment ou l’Etat déserte financièrement et politiquement ces espaces.
Aujourd’hui par ailleurs toute réflexion sur une politique locale, qu’elle soit culturelle ou non, doit prendre prioritairement en compte la crise écologique et être orientée par une participation, qu’elle soit concrète, symbolique, idéologique, à la limitation des effets du réchauffement climatique de l’extinction de la biodiversité, etc..
C’est un peu nouveau pour la culture et cela demande des ajustements du logiciel, des méthodes et des façons de faire un programme. Sans être prescripteur de contenus, sans empiéter sur la liberté des acteurs et des créateurs, la Culture doit non seulement participer à l’épanouissement et l’émancipation de l’être humain, à la diversité et à la liberté d’expression, mais aussi au débat et la prise de conscience de la crise écologique qui est aussi une crise de société
C’est pourquoi sur les municipales l’apport de notre commission ne peut être celui de recettes, mais celui d’une méthode de travail dont l’atelier d’aujourd’hui est la première pierre. Nous envisageons à la rentré d’organiser une convention sur une ou deux journées destinée aux candidats et à leurs programmes.
Nous avons invité donc Danielle Fournier qui en 2014 nous avait aidé à détecter l’ensemble des thématiques qui pouvaient être traitées,. Elle avait à cette occasion dans le cadre du travail de la commission dirigé la publication d’un document, sous forme d’un nuage de points …Quelle en a été l’efficacité et que devons nous faire aujourd’hui
Hervé, ancien Président de la commission, va nous faire un point sur la réflexion des écologistes et des acteurs culturels pour faire participer pleinement la culture à l’action qui est en cours pour notre planète.
Je ne vous présente pas Damien Carême, ex maire de Grande Synthe et Corinne Bernard adjointe au maire aux cultures de la ville de Grenoble . Nous avons voulu dans cet atelier recueillir l’expérience des élu-e-s qui dans une position ou une autre ont eu à batailler avec la question

Danielle Fournier
Membre de l’association qui gère le Festival de la presse et du livre d’écologie, tous les ans en novembre à Paris.
Nous avons des points communs avec PS : L’accès pour tous, les droits culturels…. Mais quelles spécificités ?
En 2014, l’idée était de proposer des références, : il doit y avoir deux éléments : un ensemble d’idées sur ce qui fait notre particularité, et ce qui nous différencie. La confusion qui est souvent faite entre culture et communication, l’idée choc par la communication. Le long terme comme bien commun, c’est notre perspective, s’élever contre la concurrence des territoires, tout ce qui relève du marketing politique, une approche à partir des citoyens, des droits culturels, s’élever contre le consumérisme des loisirs dits culturels, un formatage du goût.
A ce sujet tribune dans Libé de Barbara Mettet Chastagné, La culture comme pétrole
https://www.liberation.fr/debats/2019/07/07/la-culture-comme-petrole_1738583
Il faut avoir des lignes culture dans les programmes quelque soit les taille de municipalités.
Nous on promeut le long terme et la culture comme bien commun. Notre spécificité : le long terme, contre la com, culture comme bien commun, refuser la concurrence entre territoires et jouer plutôt les complémentarités entre territoires. Refuser le marketing des villes et s’appuyer sur les habitants. S’éloigner du consumérisme, les loisirs qui formatent le goût ; partir des pratiques.
Récuser la mise en concurrence des territoire
S’appuyer sur la diversité du territoire
S’élever contre marketing politique, prestige ,renom, marque politique de la ville
s’élever aussi contre le show culturel
spécificité de ces municipales : l’angoisse climatique qui monte. Cela doit être à l’origine de nouveaux imaginaires.
Partir des pratiques, plutôt que des choses formatées.
Prise de conscience rapide de l’effondrement de notre modèle cela entraîne une angoisse face au futur, il faut que nous introduisions dans nos programmes la notion de récit.
Idée sur la création de nouveaux récits dont parle Cyril Dion.
L’enjeu sur les municipales, c’est essayer de traduire cette prise de conscience, être à la hauteur du chambardement, comment prendre en compte le changement,
4 entrées sur la politique culturelle : qu’on doit passer à la moulinette de l’écologie :
• Les lieux culturels : comment ils sont pensés, mais aussi comment ils sont faits, quels matériaux, valoriser l’existant, penser les lieux ?
o c’est toujours plus grand toujours plus et avec peu de réflexion sur les matériaux. exemple la philarmonie avec les oiseaux aluminium, la bibliothèque plein sud tout en vitre avec à coté un bloc noir.
Penser à des lieux qui peuvent évoluer dans le temps.

• La répartition de la gestion des moyens, les usages
o Répartir les financements, la gestion de svlieux, faire des conseils d’usager
• Écologiser la culture, les types d’action
o type d’évenements à promouvoir, écologie : les choix à faire.
• éducation artistique et culturelle

Hervé Pérard:
Ce mandat est assez étrange
Tous les remaniements d’agglomération ont brouillé les cartes sur les transferts de compétence entre les communes et les agglos.
A lire absolumlent l’ouvrage « ces maires qui changent tout » (Mathieu Rivat, Actes Sud)

Les élu-e-s sont réticents à aller plus loin sur les transfert de compétence. Mais quel est le territoire de la culture, l’agglo ou la commune ?

Suivre les diagnostics de l’observatoire des politique culturel
http://www.observatoire-culture.net

il y un ressort sur lequel ont peut s’appuyer c’est les projets culturels de territoire,
exemple d’une compagnie de théâtre qui travaille avec un office du tourisme et fait des parcours dans la ville sur le patrimoine
Culture scientifique, entre des chercheurs et des artistes, faire du transversal des réseaux art-science.
Les projets culturels de territoire. Peuvent être mis en place à l’initiative des différents acteurs, pas forcément que la ville. Possibilité de travailler avec les gens, au-delà de la logique de silos sectorisés.
Dispositif à Toulouse : le « quai de savoirs », mise en lien de différents acteurs.
A Rennes, Benoit Careil : les assises à la culture. Ouvre des possibilités de co-construction.
Des nouveaux récits à construire : croiser des artistes, des citoyens, des scientifiques…

Une chose essentielle mais à faire en douceur changer les générations et les genres des dirigeants d’organismes culturels : les sensibilités aux problèmes d’actualité sont différents et surtout les jeunes se psoent moins en sachant, travaillent moins en silo

Avant mélanger culture et écologie ça marchait pas trop bien on était perçus comme prescripteurs des contenus, mais maintenant il y a des artistes qui sont au contraire demandeurs.
On vous donne l’impression d’être confus, mais on est dans la confusion.
l’état se retire, les collectivités locales doivent reprendre la responsabilité des politiques et les structurer, c’est compliqué ça peut créer des distorsions d’égalité entre les territoires.
Les droits culturels, ça a été longtemps notre ligne directrice, on communiquait là-dessus. Notre avis aujourd’hui c’est que c’est à faire mais peut être pas à présenter comme axe principal. Mais ça reste à faire, car il s’agit bien de cela aussi : ouvrir la Culture aux cultures
On doit pas parler d’accès à la culture, on doit permettre à chacun d’exrpimer sa culture, de partager les équipement culturels.

Partir de l’écologie pour faire de la culture et pas partir de la culture pour faire de l’écologie. Essayer de mettre le sujet d l’écologie au centre du débat public pour que chacun, y compris les acteurs culturels et les artistes, sans rien contraindre, travaillent sur ce sujet, parlenet à leurs publics de ce sujet et le mettent à la question comme tous les autres sujets de société.

Damien Careme
Moi je suis pas un théoricien de la culture, je vois la culture comme une arme d’émancipation, et pour moi c’est pour ça que l’état s’en désengage, justement pour ça.

Ville ouvrière, pauvre, culturellement sous équipée au départ. La culture c’est un des piliers de notre action.
C’est14% du budget de la ville (par comparaison Paris 2%)
Hors de question d e filer la compétence à l’agglomération, quand vous avez le moindre projet il faut mettre dtrop de gens d’accord, la culture c’est d’abord une question d’engagement et de choix , par anture ils ont du mal à être partagés, il faut y aller et tester.
Participation à la co-création, résidences d’artiste, etc, lectures publiques, spectacle vivant,
Exemple d’initiatives citoyennes : fête de la culture ouvrière, réunit tous les syndicats
A Grande Synthe tout est en gestion publique, galerie d’art etc…on aide l’expression citoyenne, la fête du monde ouvrier, c’est l’esprit de la culture populaire, ouvrière, la culture culinaire, la fête paysanne, on aide les gens à avoir une ouverture sur le monde…
Ca nous aide à faire entrer dans le monde social, s’il n’y a pas eu de réaction violente à la présence des migrants sur le territoire c’est parce que notre politique culturelle était ouverte à l’autre (, 2500 migrants sur 23000 habitants) : on a travaillé sur la richesse de l’autre, on fait attention de bien travailler les sujets qui fâchent : exposition sur le voile, on a eu du dialogue sur le voile,
On a aussi une politique tarifaire alléchante, on était la ville stigmatisée, appuyer sur la culture, pour améliorer l’image, ça amène des gens de l’agglomération sur le territoire
On a fait un chèque culture, mais les citoyens doivent faire une démarche pour l’avoir : 600 foyers qui font la démarche, sur 8000 éligibles, ce n’est pas anodin. Ce n’est pas le chèque culture comme le promet macron (de l’argent a dépenser n’importe ou, c’est une recette qu’on ne fait pas : on ne paye pas l’entrée ou l’abonnement aux services culturels de la ville
Beaucoup de formes d’expressions culturelles, on a fait une action au démarrage, une action sur le spectacle vivant, action dans les quartiers, on s’est appuyé sur les résidences d’artistes, les arts plastiques, faire venir de nouveau public dans les spectacles : quand c’est la 1ère fois qu’il pénètrent sur la salle, c’est un émerveillement…
c’est long d’arriver à ça, du coup vous construisez votre public, on fait tout ça sans aucune subvention de l’Etat, on a aucune aide de l’Etat
On a un travail de longue haleine en direction du jeune public
Corinne Bernard
La délégation culture, c’est ultra politique, il faut que les maires soient extrêmement politiques. Faut être copain avec le maire, il faut qu’il dise comme vous tout le temps.
Le 1er conseil : arrêter de dire qu’on est pas des professionnels de la Culture. Vous êtes élu vous êtes pro.
Attention aux corps organisés, dans la Culture, c’est pas les mêmes personnes que les citoyens : quand on va vers eux on va vers les 12% qui vont au spectacle, pas vers tous les citoyens
Quand vous avez un sujet compliqué, donnez le à la com. Si cela fait débat, la com saura le gérer, privilégiez les a ctions sur le terrain et le réel
La délégation culture, c’est pas la délégation « beaux-arts » c’est un piège dans lequel il ne faut pas tomber
Il ne faut pas laisser de côté la dimension « loisir, divertissement », ça fait partie de la culture populaire. Dès que l’on l’a prise en compte à Grenoble cela va beaucoup mieux.
S’élever contre la culture des loisirs, ca voudrait dire qu’il faut s’élever contre le choix des citoyens…on devrait être un peu moins exigeant et on doit assumer le populaire dans la culture…
On a un bilan cultures à Grenoble et malgré l’opposition du début on a été compris et les acteurs de la Culture soutiendront Eric aux élections… Il faut le temps pour imposer une vision différente de la culture, des cultures puisqu’à Grenoble je suis maire adjointe chargé des cultures
Distinguer : culture, art, et beaux-arts – glossaire pour savoir de que on parle.
Lier culture et éducation populaire : cela a marché, ce qui se passe dans les MJC c’est de la culture aussi, des MJC demandent de financements aussi aux financeurs culturels.
Je n’avais pas de feuille de route, et il faut en faire une dans vos programmes, parce que sinon on peut vous reprocher de ne pas tout faire pendant le mandat…. sur les 120 engagement de Piolle, y en avait 5 sur la culture. très généraux, faut être plus précis, il faut ce qui fait feuille de route pour piloter le travail pendant le mandat.

Mais ne pas mettre les chiffres en culture, si vous redéployez mieux, même si ca correspond à votre projet on vous reprochera de ne pas garder le chiffre (exemple ne pas dire préserver les 14 bibliothèques, mais juste les bibliothèques)
Faire de la culture partout et par tous
Lier la politique culturelle à la culture populaire.. C apeut être autant dans les MJC que dans la scène nationale. Aide à la culture sur les quartiers…
Soutenir la création : la liberté de création, d’expression, liberté de programmation…
Liberté de programmation, surtout : ça veut dire que c’est bien els acteurs qui décident de ce qui est pertinent pour avoir un dialogue avec le public sur le territoire, c’est pas vous qui faites la « police » Exemple : c’est le programmateur qui choisit ou non de programmer Bertrand Cantat, pas la ville
Ecrivez ce que vous allez faire, pas ce que vous ne ferez pas…
Essentiel d’arriver à 50% de femmes
On a travaillé sur l’accès autrement, 85% des lieux sont municipaux : on a dit à ceux qui avait une forme de rente de situation : ou tu ouvres et tu partages les moyens de la ville, tu ouvres ton théâtre et tu restes, ou tu n’ouvres pas sur les citoyens et on ne continue pas ensemble.
Comité d’avis pour l’attribution des subventions – appui aux décisions du maire
Une municipalité n’est pas là pour faire, mais pour laisser faire, pour accompagner
Exemple : des bourses pour des familles qui n’ont pas le moyen d’accéder au conservatoire, dans le but d’arrêter toutes les barrières. Prêter des vélos aux enfants pour faciliter l’accès.
La culture c’est le socle de l’émancipation…qui permet à tous de trouver sa place…C’est pas à mettre sous une cloche
La Culture est un bien commun, mais un des problèmes c’est que cela n’en est pas un tant que certains acteurs captent tous les moyens….
Une municipalité n’est pas là pour faire mais pour laisser faire, interdisez vous les clientélismes en culture.
Nous ce qu’on a cherché à faire c’est d’enlever le maximum de barrières : les tarifs, les lieux, les horaires d’ouverture, le coût des transports, etc…A chaque fois qu’on a pu enlever une barrière on l’a fait

Suivent des échanges avec la salle (prises de notes succinctes)

• Pour enlever les barrières il ne suffit pas de travailler sur la tarification, il faut accompagner les personnes.
• DM – des agents de développement sociaux dans les quartiers travaillent en collaboration avec des médiateurs culturels.
• CB – il faut mettre de l’argent dans la culture, investir dans le partenariat public-privé, avec des entreprises « propres ». Pas faire les choses tout seul, pas rester dans son bureau. Faire attention à l’argent public donné aux compagnies
• DF – des assises citoyennes peuvent bien marcher, il y en a une diversité. 3 bénéfices : faire se rencontrer les agents locaux qui ne se connaissent pas et qui viennent des secteurs étanches ; partager le souci culturel avec d’autres ; ____.
• Témoignage ville de Nice : l’importance d’une scène nationale qui peut être à l’abri des clientélismes locaux (« à Nice, la culture est une affaire de copains »).
• CB – le régime de l’intermittence va revenir sur la table, les emplois culturels c’est une affaire de métropole et pas de municipalité.
• SB – l’exemple de Lorient. On ne peut pas balayer par un tour de main la question de la métropolisation, c’est l’agglo qui a des ressources pour certains évènements.
o DM – si j’étais resté sur l’agglo j’aurais pu ne rien faire – le 100% bio etc. – les autres entités de l’agglo y passent parce que j’ai montré l’exemple.

• il faut de l’accompagnement , il faut qu’on soir très fort sur la culture inclusive

• Marseille provence 2013 à asséché les budgets. L’Etat prend en région les moyens des régions

• ouverture du dimanche des bibliothèques?
o on ouvre pas les bibliothèque le dimanche parce que l’équipement est pas adapté.
on va se doter d’un gros équipement pour pouvoir ouvrir le dilmanche.

• communication élu/artiste?
o difficulté à répondre aux appels. Où est-ce que nous les artistes on trouve les projets des villes ? .
• défendre la présence d’artiste en milieu scolaire.

• ruralité ? peu de choses sont faites en faveur des territoires ruraux

• budget moyen des métropole en culture c’est 2%